L'écologie, c'est de la merde

#solarpunk

Déjà, toi, t’es pas écolo

L’écologie, c’est de la merde. Ou plutôt, pour être pédant deux minutes: le militantisme écologique, c’est de la merde. Il faut rappeler que la plupart de ceux qui se désignent comme écolo sont des militant; et qu’en France, des “vrais” écolos, il y en 3 et demi, payés au lance pierre à l’université de Moulins sur Yvette.

C’est important de faire la différence en fait. La science de l’écologie étudie des systèmes vivants pour nous permettre de mieux comprendre le monde, à l’inverse un militant veut convaincre les autres de son point de vue. Je le répète : il n’y a pas de notions de valeurs dans l’écologie. (La différence entre le discours prescriptif et descriptif nesspa). Et merde quoi, c’est important les mots, le glissement de l’utilisation de “écolo” laisse penser que ceux qui parle ont une compétence quelconque et mérite d’être écouté.

Ensuite, toi, d’où tu parles

Alors entendons nous bien, c’est super d’avoir une opinion et de vouloir la partager, mais il faut en être conscient et le présenter honnêtement.

Le discours écolo, aujourd’hui, est basé sur “Il faut faire ça sinon [insérer une catastrophe quelconque]”. On a oublié que le discours politique (et à fortiori la réflexion politique #teamBoutin) s’articule en 3 étapes :

  • La définition de ses valeurs
  • La description d’un état
  • Les changements voulus pour passer de l’état actuel à un état compatible avec lesdites valeurs

Le débat écologique est merdique parce que personne ne se pose la question de savoir ce qu’on veut vraiment en tant qu’espèce, ou même en tant qu’individu. On part du principe que tout le monde a les mêmes valeurs et qu’on veut tous la même chose. C’est évidemment faux.

Rappel des faits

Insérez musique de Faites entrer l’accusé

L’humanité à provoqué des modifications majeurs des écosystèmes de la planète depuis la création des premières civilisations.

Voui, ça a commencé avant la révolution industrielle.

  • Les Maia ont terraformé des montages
  • Les chinois et les égyptiens ont détourné des fleuves
  • Les royaumes européens ont déboisé 80% des forêts

Ensuite effectivement, on a eu la révolutions industrielles, où on a commencé à polluer joyeusement les eaux, le sol, l’atmosphère, nos poumons.

Enfin on a eu le pétrole, et depuis c’est la fête du slip: Le pétrole nous permet de polluer ET de construire des machines assez puissantes pour terraformer des millions d’hectares tranquillou.

Bon. Donc l’humanité a fait tout ça.

Ok. Quelles sont les conséquences:

fin du monde ?

C’est un peu vague. C’est quoi le monde ? La Terre ? L’humanité ? La vie ?

Personne ne pense réellement que l’humanité va littéralement détruire la Terre. L’objet céleste existera encore un bon moment avant d’être englouti par le Soleil.

fin de la vie ?

Faisons un petit tour du coté du paradoxe de Fermi et de l’univers observable.

Certes, on n’a de preuve de “la vie”, telle qu’on la conçoit, uniquement sur Terre. Si la vie disparait de la Terre, est-ce que c’est la fin de la vie à l’échelle de l’univers ?

On a pas la réponse.

fin de la vie sur Terre alors ?

C’est peu probable. On est pas la première espèce à provoquer un changement atmosphérique majeur qui a fait clamser 90% de la vie sur Terre. #oxygenNotIncluded

Il y aura sûrement plusieurs espèces qui vont savoir profiter des nouvelles conditions, je parie que ce sera les putains d’orties.

fin de l’humanité ?

Meh, techniquement, non. Probablement la fin prématuré de quelques milliard d’humains par contre. Le dérèglement climatique provoque des changements trop rapide pour que nos sociétés puissent s’adapter, donc il va y avoir de la tension sur la nourriture, le chauffage, la climatisation, l’habitat, etc.

Ces tensions économiques vont créer des tensions financières, qui vont à leurs tours créer des tensions sociales, et donc des morts prématurées.

Pour terminer; si on s’en fout de milliers de noyés dans la Méditerranée, on ne se fout pas de son cousin Jean-Mi,donc l’un dans l’autre, tout le monde sera touché personnellement. On l’a bien vu avec le Covid-19.

fin de centaines de milliers d’espèces ?

oui, comme d’hab.

Sans parler de quand la Terre elle-même fait des siennes.

fin de notre société telle qu’on la connaît ?

C’est déjà le cas, puisque nous sommes perpétuellement au bord de l’effondrement, la société humaine n’étant pas figée (et c’est tant mieux).

Verdict

Tout ça pour dire que le changement climatique ne va provoquer la fin de rien.

Bon alors, on s’en fout ?

Finalement, on s’en fout en fait. Les conséquences possibles du changement climatique ne devrait pas affecter nos choix, le simple fait que l’humanité provoque un changement climatique à l’échelle de la planète peut être un argument suffisant pour arrêter. On ne peut pas prédire exactement le futur, par contre, on peut apposer une valeur morale sur l’effet actuel de nos actions.

Comme pour tout choix politique, avant de chercher ce qu’il faut faire, il faut déjà définir ses valeurs. C’est pareil pour d’écologie.

Pour soi, et pour l’humanité.

Oui mais c’est naturêêêl

De la même manière que le naturel n’est ni bon ni mauvais, la technologie n’est ni bonne ni mauvaise. (cf sur la naturolatrie)

Le nucléaire, c’est bien.

L’homéopathie, c’est pas bien.

Les vaccins, c’est bien.

Le cyanure, c’est pas bien.

Si vous n’êtes pas capable de préciser pourquoi et pour qui c’est bien, ou non, taisez-vous.

Les tribus du climat

Comme l’a identifié Nadia Asparouhova (en), les mouvements militants écologiste se séparent en plusieurs écoles de pensées qui sont elles-mêmes en friction.

Energy maximalism (Maximisation de l’énergie disponible (fusion, dyson sphere, etc))

Personnellement, je ne suis pas d’accord avec l’idée de parier sur une maximisation de l’énergie, qui serait propre. Le dérèglement climatique n’est pas uniquement dû à la pollution énergétique. Même la fusion nucléaire n’est pas une solution à elle seule. Non, les voitures électriques ne vont pas nous sauver, il faut prendre un peu de recul et changer notre réflexion sur l’énergie et la mobilité (entre autre). Conclusion : je ne me reconnais pas dans cette tribu.

Climate urbanisme (Mégalopole tétra dense et optimisée)

Personnellement, je ne suis pas d’accord avec la vision de la mégalopole unique qui recouvre entièrement la Terre, les serres verticales, les voitures volantes et les grattes ciels infinies. Il y un soucis purement mathématiques avec cette vision. La densité dans les zones urbaines actuelles ne fonctionne que parce les villes importent les resources de millions d’hectares aux alentours, sans parler des importations internationales de denrées et de bien. Ce système fonctionne parce que le problème est déplacé, mais si tout le monde déplace le problème, qui le résout ?

De plus, il y a plusieurs papiers scientifiques qui démontrent les bienfaits du soleil, des sons de la nature ou encore d’une balade en forêt sur le système nerveux humain. Il n’est pas souhaitable d’artificialiser complètement l’environnement de milliards d’individus.

Conclusion : je ne me reconnais pas dans cette tribu.

Climate tech (Techno-startup-entrepreneur du climat)

Personnellement, je ne suis pas d’accord avec les techno-startuper qui poussent pour des solutions technologiques non plus, la capture de CO2 ne passe pas à l’échelle, le passage de l’intégralité des véhicules à l’électrique non plus. Conclusion : je ne me reconnais pas dans cette tribu.

Eco-globalism (Éco-globalisme = écologie commerciale)

Personnellement, je ne pense pas qu’il puisse exister une variable suffisamment élevé pour transformer le système capitaliste en quelque chose qui tendent à réduire la production, la pollution, la disparité des richesses et open-sourcer la technologie et la science. Le capitalisme est par construction incompatible avec une société en équilibre avec les besoins humains, animaux et végétaux. Conclusion : je ne me reconnais pas dans cette tribu.

Environmentalism (genre ELLV = écologie politique)

Personnellement, je ne crois pas qu’il y ait une force politique qui soit capable de mener une politique plus long terme que pour préparer leurs ré-élections. Il n’y a rien à attendre sur ce front. Conclusion : je ne me reconnais pas dans cette tribu.

Neopastoralism (Neo-pastoralisme)

Personnellement, je ne suis pas d’accord avec les écolos qui promeuvent et recommencent à cuisiner et se chauffer au bois, style poêle à pellets et cuisine nordique. Dans leurs systèmes de pensées, c’est légitime parce que pour eux la source du changement climatique est imputé à la technologie. Sauf que, sauf que, la technologie a permis d’optimiser le ratio dépense/résultats. Une cocotte minute sur plaque électrique a un rendement énergétique bien supérieur à la cuisine au feu de bois. Sans parler du fait que le bois qui brûle se transforme en CO2 dans l’air, quel intérêt de faire du vélo si l’on recommence à brûler du bois dans les maisons. Sans parler du fait qu’aujourd’hui cette solution ne peut passer à l’échelle sans raser le reste des pauvres forêts qu’il nous reste. Conclusion : je ne me reconnais pas dans cette tribu.

Doomerism (Effondrisme)

Personnellement, je ne suis pas d’accord avec la vision survivaliste et le chacun pour soi. Aucun bunker sous terrain ne peut permettre à plus de 10 personnes de survivre plus d’un an. À quoi bon tenir un an à bouffer de la viande séchée pour se faire buter par les survivants de surface au moment où on met le nez dehors ?

Je ne suis pas d’accord non plus pour se dire “foutu pour foutu, profitons de la fête”. Conclusion : je ne me reconnais pas dans cette tribu.

Tableau des scores

Bon, ben, je suis un petit peu dans la merde. Je trouve qu’on est même un peu tous dans la merde.

Au final, on nous donne 4 choix à propos du dérèglement climatique:

  • se voiler la face
  • voiler la face des autres et se faire un max de thunes
  • le cynisme
  • le désespoir

Il faut le dire : les militants écolo sont les pires. Persuadés d’avoir la vérité et d’être du côté du bien, ils tentent de pousser à l’action en jouant sur la peur et la culpabilité.

Le mouvement Solarpunk

Moi dans tout ça, je ne peux pas vivre en fait.

On ne peut plus se voiler la face,je suis incapable de vivre dans une posture cynique ou animé de la rage du désespoir. Franchement, ça ne me réussi pas.

Je pense d’ailleurs que je ne suis pas le seul. On a inventé le terme d’éco-anxiété putain, quelle tristesse.

Je pense qu’un individu humain doit toujours pouvoir nourrir de l’espoir pour pouvoir avancer.

Je pense qu’il est plus facile d’agir pour aller vers un futur qui nous plaît plutôt que pour éviter une catastrophe. (Un peu comme en vélo, on regarde où on va, pas ce qu’on veut éviter).

Je pense qu’on doit imaginer un futur qui nous plaît, en accord avec nos valeurs.

Je pense qu’agir tous les jours pour réaliser un futur qui nous convienne est gratifiant.

Bref, je pense qu’il faut être optimiste, radicalement optimiste.

Par choix, par posture philosophique, pour faire chier Christine Boutin, comme vous voulez. À chacun son sien, comme on dit.

Solarpunk header

C’est donc le moment où je vous parle du mouvement Solarpunk.

Né dans les années 2010 comme un courant esthétique et littéraire, le Solarpunk contraste avec le Cyberpunk en imaginant un monde utopique plutôt que dystopique. Vous commencez à voir le rapport avec l’espoir et le désespoir ? L’imaginaire littéraire imprègne l’imaginaire collectif, qui à son tour réalise le futur.

beau

Le Solarpunk contraste avec le Steampunk par son rapport à la technologie. Ce courant nous encourage à imaginer des techniques et technologies pertinentes, dans les critères suivants :

  • Permettant le confort humain
  • Avec une minimisation des effets de bords sur l’environnement
  • Inspirante, dans le respect de l’art et de la science
with fauna

Par contre, le mouvement Solarpunk est bien un mouvement punk, dans le sens où il est radical, radicalement optimiste. L’héritage est réellement dans la lutte pour une société plus juste, promouvant l’entraide et la décentralisation du pouvoir.

Bien évidemment, le mouvement Solarpunk est solaire; en référence aux panneaux solaires, emblème de la transition énergétique mais aussi en référence aux Lumières, en proposant une société juste, respectueuse de l’individualité, du droit à une vie décente, en accord avec la science et l’art.

gardening public

Ce mouvement a bien entendu fait son chemin dans la réalité, c’est pourquoi on a aujourd’hui des margoulins qui pose des bombes de graines, des rebelles qui cultivent les espaces publics, et des gredins qui réparent les trottoirs avec des mosaïques.

mosaic fix punk garden mosaic fix paris

et d’où je parle, moi ?

Je trouve le mouvement Solarpunk inspirant, joyeux et salvateur.

Pour conclure voici donc d’où je parle. Mes valeurs sont:

  • La justice
  • La quête de la connaissance
  • La recherche du beau
  • La responsabilité d’assurer à la génération suivante le même potentiel de jouissance
  • La responsabilité d’assurer à la génération suivante la conservation et la transmission des connaissances

Le mouvement Solarpunk me parle parce qu’il correspond à mes valeurs.

L’état du monde actuel ne me convient pas. Je vais donc chercher à modifier le monde selon mes valeurs, dans une posture radicalement optimiste.

Je vais imaginer un futur, dans lequel chacun, libéré de la servitude de la subsistance, pourra se concentrer sur le beau, sur le savoir, sur le plaisir. Je vais imaginer un futur dans lequel l’humanité respecte la complexité de la vie animale et végétale, sans chercher à contrôler plus que nécessaire. Je vais imaginer un futur où la technologie,la science et l’art sont libre et accessible. Je vais imaginer et réaliser un futur radieux, dans lequel j’ai envie de vivre. Pas parce que c’est bien, pas parce que je suis responsable, simplement parce que c’est en accord avec mes valeurs.

L’écologie (au sens usuel) est purement centré sur l’humain. L’entièreté de la réflexion n’a finalement que peu à voir avec la nature, mais pose à chacun la question de sa relation à son existence et aux autres humains, nés et à naitre.

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Quelques resources: