Papillons versus gazon

#solarpunk #ecologie

Vous vous souvenez des papillons ? Mais si, ces insectes qui volent comme marchent les étudiants qui sortent de la rue de la soif.

Immobile, ils sont magnifiques. Dans l’art, ils servent à exprimer la légèreté, la grâce mais aussi l’éphémère.

Ben y’en a plus.

Ça fait 3 mois que j’ai commencé mon expérience de gestion différenciée et ces deux dernières semaines j’ai commencé à voir des papillons voleter au dessus des fleurs (moches et sauvages, bien sûr).

Et là j’ai percuté, je n’en avais pas vu depuis des années. Quand j’étais gamin, il y en avait partout quand on se promenait au début de l’été, ces petites taches blanches un peu gauche qui cherchent on ne sait quoi, mais avec détermination. Aucun endroit n’était immobile, les papillons de toutes les couleurs modifiaient sans cesse le tableau.

Revenons au présent, en juin 2023, à cet unique papillon blanc qui traverse mon jardin.

Une recherche m’apprends qu’en 2022 est sortie une étude de l'Observatoire National de la Biodiversité qui montre que 66% des papillons de jour n’ont pas été vu depuis plus de 20 ans dans leurs départements endémiques.

Leurs disparitions n’est pas directement lié au changement climatique cependant, la principale raison de la chute de population vient de la disparition de leurs habitats naturels: les plaines et les haies. L’industrialisation de l’agriculture au siècle dernier a augmenté la tendance des grands champs ouverts: enlever les haies était une façon d’augmenter la productivité. Le second aspect est l’augmentation de l’élevage en batterie, permettant aussi d’augmenter la productivité et réduisant le besoin de pâtures.

De là on peut faire plusieurs observations :

  • Je suis vieux ça y est ?
  • C’est la giga merde
  • Mes enfants n’auront aucun souvenir de papillon au début de l’été

mais

Ce n’est pas perdu, imaginons un monde meilleur.

blue butterfly

On veut un monde où existent suffisamment de haies et de plaines sauvages pour que les papillons (et autres insectes) puissent prospérer. Ça veut dire que soit les humains prennent moins d’espaces, soit (et ce serait mieux) que les humains commencent à partager l’espace.

red butterfly

Que peut on faire ?

Premièrement, on peut changer notre regard esthétique sur les jardins. Même sans posséder de jardin, nous devons travailler à faire évoluer les critères de beauté, pour peut-être faire changer les mentalités au niveau des municipalités. Le sauvage peut être beau. Pour référence, on peut s’appuyer sur le travail de Gilles Clément, il a notamment développé le concept de Tiers Paysage.

eye butterfly

Ensuite, si on peut, planter des haies. C’est bien plus utile que de planter “1 millions d’arbre” dans une plaine puis de les abandonner à leurs sorts. Les haies, c’est cool. Pour les papillons, pour le vent, pour les inondations, pour la beauté, pour les renards, le bruit, l’ombre, etc. Il existe cette page à ce propos, faite par Permaculture Design

white butterfly orange butterfly

Troisièmement, on peut travailler à éradiquer la fierté et le statut social à l’égard d’un beau gazon. C’est presque drôle, mais c’est un énorme frein culturel à la santé de toute créature vivante. need lawn

Votre maison sera putain de plus belle et agréable à vivre avec un jardin

Enfin, j’imagine que pour réduire l’incitation à l’élevage en batterie, on peut arrêter de manger la viande qui en sort, ou encore arrêter de manger de la viande. Ça changerai le paysage, pour sûr. L’impact écologique de notre système alimentaire est très bien documenté désormais, voilà un article de 2009 !